Vous ne connaissez peut-être pas (encore) le sanda, mais sachez que l’Université de Strasbourg abrite l’un de ses espoirs. Ferid Muharemovic, récent champion de France, est aussi prometteur que sa discipline est émergente.
Dimanche 8 avril dernier, au terme de trois combats intenses, Ferid Muharemovic a levé les bras en signe de victoire. Le dernier s'est joué en trois rounds, pour départager les adversaires. « Ça a été difficile, mon adversaire était tenace. » Chaque manche se joue en deux minutes : les combattants doivent être à leur maximum, physique et technique.
Le jeune champion de France (catégorie moins de 75 kg), chargé de communication à la Direction des relations internationales (DRI) hors du ring, définit sa discipline comme « une mise en application des arts martiaux traditionnels. Je suis très fier d’être rattaché à une discipline qui porte aussi le qualificatif d’"art". »
« Champ des possibles »
Ce qu’il apprécie avant tout, c’est l’alliance du combat et du côté esthétique des enchaînements. « Pendant chaque round, on est scrutés sous toutes les coutures par plusieurs juges et arbitres. La victoire n’est pas seulement obtenue grâce à l’efficacité de nos coups. La qualité des enchaînements pieds-poings-projections, la maîtrise de l’espace, les sorties de zone de combat sont aussi évaluées. » Un « champ de combinaisons possibles » très large, qui permet de mettre en place « de véritables stratégies, à la différence d'autres styles de boxe, plus centrées sur l’efficacité des coups ». C’est tout cela qui a séduit Ferid dans ce sport.
À la base pratiquant de boxe française, il passe au sanda à la faveur de sa rencontre avec l’entraîneur Michel Anstett, « l'un des plus reconnus dans le milieu à Strasbourg », en 2015. Déjà, à l’origine de sa première montée sur un ring, on trouve l’influence de ses amis, qu’il suit à un entraînement. « Il y avait aussi l’attirance de petit garçon pour l’univers de Dragon Ball Z », reconnaît-il dans un sourire. Ses amis étaient présents, en avril dernier, à Paris, pour le soutenir dans sa montée de la plus haute marche de sa discipline.