L’Université de Strasbourg et le CNRS ont lancé en juillet dernier l’Observatoire hommes-milieux* Fessenheim, qui se consacrera aux conséquences environnementales, écologiques, économiques et sociales de l’annonce de la fermeture de la centrale nucléaire.
L’annonce de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, même si la date exacte n’en est pas encore précisée, entraîne de nombreuses réactions. Afin de comprendre les phénomènes, d’ordre sociaux comme environnementaux, qui sont en train de se mettre en place et qui vont s’amplifier lors de la fermeture effective de cette centrale, il est nécessaire d’entamer dès à présent réflexions et travaux de recherche. Ce n’est que par une approche pluridisciplinaire que pourra se bâtir la connaissance scientifique des conséquences de ces événements. Pour ce faire, de nombreuses disciplines, issues des sciences de la Terre, sciences de la vie, sciences de l’Homme et de la société, sciences du nucléaire, sont convoquées. Il s’agit d’une démarche co-construite dite d’« écologie globale », seule à pouvoir faire face à la complexité d’un tel socio-écosystème très anthropisé. Tous les résultats scientifiques de ces recherches seront communiqués, non seulement auprès du monde scientifique, mais aussi des acteurs sociaux, économiques et politiques, afin qu’ils puissent s’en saisir pour alimenter objectivement leurs processus de décisions dans les champs de responsabilités qui sont les leurs.
Un dispositif, tout entier dédié à de telles circonstances et à un tel but, a été créé par le CNRS et l'Institut national écologie et environnement (INEE) : les Observatoires hommes-milieux. On en compte aujourd’hui douze, localisés en France métropolitaine et ultra-marine, ainsi qu’à l’étranger. Tous sont regroupés au sein du Labex Dispositif de recherche interdisciplinaire sur les interactions hommes-milieux (DRIIHM), issu du Programme des investissements d’avenir (PIA) de la France.
Un Observatoire hommes-milieux (OHM) est un outil d'étude des socio-écosystèmes anthropisés, conçu pour répondre à leur complexité par la mise en œuvre d'une démarche globale d'étude, en associant les sciences de l'environnement et en créant les dynamiques pour la mise en place de l'interdisciplinarité nécessaire pour y parvenir.
- Contacts : Dominique Badariotti (Laboratoire image, ville, environnement) ; Christelle Roy (Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien) ; François Chabaux (Laboratoire d’hydrologie et de géochimie de Strasbourg)